Travailler 24 heures par semaine en tant qu’Accompagnant des Élèves en Situation de Handicap (AESH) pose souvent la question cruciale de la rémunération. En 2024, la rémunération 2024 des AESH connaît quelques ajustements, mais reste au cœur d’un débat en raison d’une rémunération perçue comme insuffisante au regard de l’importance du métier. En effet, le salaire net reçu, les primes AESH, ainsi que l’échelle indiciaire, dessinent une réalité salariale complexe et parfois peu transparente. Explorer en détail cette grille salariale et ses compléments permet de mieux comprendre les montants mensuels auxquels ces agents dédiés à l’accompagnement handicap peuvent prétendre, et d’appréhender les leviers d’évolution possibles.
Qui sont les AESH et quel est leur rôle dans le paysage éducatif spécialisé ?
Les AESH occupent une place essentielle dans notre système scolaire. Leur mission consiste à accompagner des élèves en situation de handicap, couvrant un spectre qui va de la maternelle au lycée. Plus qu’une simple présence, ils facilitent l’accès aux apprentissages, aident à la gestion de la vie quotidienne en milieu scolaire, et favorisent l’inclusion. Vous pourriez les imaginer comme des “piliers invisibles” soutenant des vies bien réelles – un peu comme le contrepoint discret d’une symphonie harmonieuse.
Il est important de noter que ces agents accompagnant handicap sont engagés sous des contrats de droit public, généralement en CDD renouvelables, avec la possibilité de passer en CDI après plusieurs années. Cette précarité contractuelle se ressent parfois jusque dans leur bulletin de paie AESH, où la stabilité est un enjeu au quotidien.
- Accompagnement direct des élèves en situation de handicap
- Aide aux gestes du quotidien et aux déplacements
- Participation aux réunions pédagogiques et concertations
- Contrats généralement en CDD, possibilités de CDI après plusieurs années

Décrypter le salaire net des AESH à 24 h hebdomadaire en 2024
Si l’on s’attarde sur la rémunération 2024 d’un AESH travaillant 24 heures par semaine, il faut garder en tête que ce temps de travail correspond à environ 62% d’un temps plein de 35 heures. Le salaire brut mensuel démarre à environ 1 132 € et le salaire net avoisine 930 € à l’entrée dans la fonction. Ce qui peut paraître raisonnable à première vue prend un autre relief lorsqu’on sait que le temps de travail est en partie contraint par des horaires scolaires et que cette rémunération évolue très lentement.
Après 30 ans d’ancienneté, soit à l’échelon 11, le salaire brut d’un AESH à 24h peut grimper jusqu’à 1 388 €, avec un salaire net approchant les 1 100 €. C’est une progression, certes, mais surtout une illustration de limites salariales persistantes malgré l’inflation et les revalorisations intervalles des dernières années.
- 24 heures/semaine = 62 % d’un temps plein
- Début de carrière : 1 132 € brut / 930 € net environ
- Fin de carrière (échelon 11) : 1 388 € brut / 1 100 € net environ
- Progression automatique tous les 3 ans, mais modérée
Pas de surprise majeure sur le bulletin de paie AESH, avec des montants mensuels stables mais modestes.

Primes AESH et autres indemnités : une bouffée d’air salutaire ?
Mais ce n’est pas tout : pour compléter leur salaire de base, les AESH bénéficient de plusieurs primes et indemnités qui, bien que modestes, apportent une véritable plus-value à leur rémunération.
- Indemnité de fonctions : environ 79 € bruts mensuels en temps plein, proratisée pour 24h
- Indemnité AESH référent : 660 € bruts annuels pour ceux qui encadrent d’autres AESH
- Indemnités d’éducation prioritaire : REP à 57 € bruts par mois et REP+ avec une part variable
- Indemnité de résidence : variable selon la zone, jusqu’à +3 % en Île-de-France
- Supplément familial de traitement : montants progressifs selon le nombre d’enfants
Ces primes jouent souvent un rôle décisif pour arrondir le salaire net. Prenons l’exemple de Camille, AESH dans une école REP+ d’une métropole, qui voit grâce à ces complémentaires augmenter son revenu d’environ 100 € nets mensuels, une aide non négligeable quand on rate la ligne d’arrivée des 1 000 €.

Pourquoi la rémunération à temps partiel réduit-elle la capacité salariale ? Un retour sur le temps de travail et les contraintes
Il est tentant de se demander : pourquoi ce salaire net, si dur à vivre, reste-t-il ce qu’il est ? La réponse tient en grande partie à la nature du temps partiel imposé. Avec 24 heures hebdomadaires face aux 35 heures réglementaires du temps plein, un AESH bénéficie d’une rémunération ajustée mécaniquement. Mais le paradoxe ne s’arrête pas là.
- Calcul basé sur 41 semaines de service effectif (45 avec formation)
- Horaires contraints par la période scolaire et les temps de concertation
- Prise en charge depuis 2024 du temps d’accompagnement durant la pause déjeuner
- Situation souvent fragile avec un revenu en-dessous du SMIC horaire si l’on calcule au réel
Il ne faut pas oublier que ces agents ne jouissent pas de vacances payées comme les temps pleins, et que l’équilibre financier est souvent délicat à tenir. Ce contexte explique la persistance d’un sentiment d’injustice chez de nombreux AESH malgré leur rôle fondamental.
L’évolution professionnelle des AESH : quelles perspectives salariales ?
La mobilité salariale des AESH est limitée. Leur échelle indiciaire offre une progression automatique modérée tous les trois ans, mais au-delà, il faut envisager d’autres options pour améliorer ses revenus. La formation est un levier clé, notamment à travers l’obtention du DEAES (Diplôme d’État d’Accompagnement Éducatif et Social), qui permet d’accéder à des postes plus valorisés :
- Éducateur spécialisé
- Moniteur éducateur
- Aide médico-psychologique
- Auxiliaire de vie sociale
Ces évolutions sont des voies concrètes pour sortir d’une rémunération limitée et accéder à des montants mensuels plus conformes aux exigences du métier et au coût de la vie.
Comparer le salaire AESH à 24h avec d’autres métiers de l’accompagnement
Si vous regardez un peu autour, vous constaterez que d’autres agents dans l’accompagnement scolaire ou social bénéficient de rémunérations plus confortables :
- Auxiliaires de vie scolaire en secteur privé : entre 1 200 € et 1 400 € nets
- Aides médico-psychologiques : 1 400 € à 1 600 € nets
- Éducateurs spécialisés débutants : 1 800 € à 2 000 € nets
- Moniteurs éducateurs : 1 500 € à 1 700 € nets
Pour un agent accompagnant handicap, cette comparaison souligne à quel point le métier d’AESH, malgré son capital humain essentiel, reste financièrement modeste. Cette situation incite à la formation continue comme voie d’élévation salariale et professionnelle.
